«Nul ne subira de contrainte pouvant porter atteinte à sa liberté d’avoir une religion ou une conviction de son choix. “
Article 1.2, Déclaration de l’élimination de toutes les formes d’intolérance et de discrimination fondées sur la religion ou la conviction, Résolution des Nations Unies 36/55 (1981)
Conversions forcées et expulsions des monastères
Le 21 Mars 1996, lors d’un enseignement public, le Dalaï Lama déclare qu’il interdit le culte de Dorjé Shougdèn 1. Son Cabinet écrit des lettres pour transmettre l’interdiction (avec la bande sonore des mots du Dalaï Lama) aux bureaux du gouvernement, aux monastères, associations, etc. Les lettres exigent « une mise en œuvre totale de ce décret par tout un chacun. » 2
De nombreux fidèles de Shougdèn ont été contraints de se soumettre à l’interdiction du Dalaï Lama avec des expulsions des monastères, par la destruction des statues et sanctuaires consacrés à Shougdèn, et par la peur d’humiliation publique et d’ostracisme.
1996 - Le début des expulsions
En Juillet 1996, les moines Shougdèn manifestent pacifiquement contre l’interdiction de leur pratique. Onze moines sont expulsés de leurs monastères simplement pour avoir participé à ces manifestations pacifiques.
Ces expulsions sont en violation directe des droits fondamentaux de la liberté d’expression et du rassemblement pacifique inscrits dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
Entre 1996 et 2008, de nombreux monastères mettent vigoureusement en œuvre l’interdiction du Dalaï Lama, certains monastères essaient de retarder la mise en œuvre de l’interdiction ou la mettent seulement partiellement en œuvre.
2008 - Une escalade massive
Insatisfait de cela, en janvier 2008, le Dalaï Lama insiste pour que tous les moines qui continuent à pratiquer Shougdèn soient expulsés de leurs monastères.
Sous la supervision d’agents du gouvernement, tous les moines sont tenus de prêter serment d’abandonner leur foi en Shougdèn. Tout moine qui refuse de se soumettre à ces conversions forcées est expulsé de son monastère, rendu démuni et sans domicile.
En un seul mois, février 2008, 900 moines sont expulsés de leurs monastères, tout simplement pour ne pas vouloir abandonner leur foi en Shougdèn.
Un échec pour la défense les droits de l’homme
Amnesty International a été informé des expulsions monastiques et autres violations des droits de l’homme, mais a refusé d’enquêter.3
Bien que la Ligue Internationale des Droits de l’Homme, Human Rights Watch et Amnesty International dénoncent les expulsions monastiques du Tibet comme des abus des droits de l’homme 4, jusqu’à présent, ils n’ont pas réussi à défendre les droits des Tibétains en exil.
Dr Martin Mills, maître de conférences en anthropologie à l’Université d’Aberdeen, a commenté l’hypocrisie de cela.
“Amnesty [considère] l’expulsion des moines des monastères tibétains par les autorités chinoises comme un exemple de « graves violations des droits de l’homme » dans la région ; des événements similaires en exil , […] sont considérés comme moins graves , en dépit de leurs conséquences identiques “
- Dr Martin Mills, Université d’Aberdeen
Sous l’œil vigilant des représentants du gouvernement, tous les moines du monastère de Ganden Shartsé, Mundgod, en Inde, doivent lire à haute voix un serment pour abandonner le culte de Dordjé Shougdèn.
Le Dalaï Lama prend la responsabilité personnelle de l’expulsion de centaines de moines de leur monastère.